On aurait pu penser qu'à une semaine du Congrès de Reims, le vote des militants du PS ce jeudi permettrait d'y voir plus clair dans la lutte acharnée que se livrent les prétendants au poste de 1er secrétaire... C'était encore une fois sans compter sur les conflits d'égos, les luttes d'influences sans fin et les ambitions personnelles des différents poids lourds du parti...
Les militants se sont pourtant démocratiquement et clairement exprimés, en plaçant la motion de Ségolène Royal en tête, devant celles conduites par Bertrand Delanöé et Martine Aubry. Le désaveu est d'ailleurs tout particulièrement cinglant pour le Maire de Paris, pourtant donné favori par les sondages, surmédiatidé et bénéficiant du soutien explicite de la direction en place, mais qui ne rassemble qu'un quart des militants dont à peine plus d'un tiers au sein de la Fédération de Paris !
Pourtant, et au mépris des orientations données par leurs propres militants, les principaux leaders continuent à s'entre-déchirer. Mieux, les "offres de service" fleurissent depuis jeudi soir, tous les "ténors" se considérant désormais comme le recours providentiel permettant d'unifier le parti...
Entre la candidature que Ségolène Royal hésite encore à "sortir du frigidaire", celles plus ou moins dévoilées de ses lieutenants Dray et Peillon, les attitudes "séparatistes" de Jean-Luc Mélenchon et Henri Emmanuelli, et les manoeuvres de Delanöé et Aubry pour constituer un front Anti-Royal, les leaders socialistes nous jouent une parodie de démocratie interne, mauvaise tant pour eux-mêmes que pour la France...
Cet enième épisode de la guerre des chefs va laisser des traces durables. Plus que jamais éclaté en son sein, le PS aura du mal, quel que soit l'issue du Congrès de Reims et quel que soit l'identité du futur premier secrétaire, a se poser comme une force politique rassemblée et crédible, à même de présider aux destinées du pays.
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