Jeudi dernier, une grande dame a été élue, accédant à la postérité. Il ne s'agit pas de l'une des prétendantes au poste de 1er secrétaire du PS, mais bien de Simone Veil, élue à 81 ans à l'Académie Française, au fauteuil de Pierre Mesmer.
Femme engagée, à qui l’on doit la légalisation de l’avortement en 1975, est une des personnalités préférée des Français, sans doute grâce à son charisme et son anticonformisme. Elle rejoint sous la Coupole, quai de Conti, celui qui lui a donné son premier fauteuil de ministre, Valery Giscard d’Estaing.
Cette élection à l’Académie est l’apogée de la carrière d’une femme politique exceptionnelle, qui n’a jamais cessé de militer. Un militantisme puisé dans les épreuves de son enfance. Déportée avec toute sa famille en 1944 à Auschwitz-Birkenau, le matricule 78651 gravé dans sa chair, le souvenir de cet enfer ne l’a jamais quitté.
Nommée à la tête du ministère de la Santé en 1974, elle défend l’autorisation de l’interruption volontaire de grossesse en France sous les insultes. Ce combat, et les larmes qui l’accompagnèrent, l’ont rendue très populaire auprès d’une majorité de Français. Elle est ensuite devenue la première présidente du Parlement européen, entre 1979 et 1982. A nouveau ministre d’Etat de 1993 à 1995 dans le gouvernement Balladur, elle devient membre du Conseil constitutionnel de 1998 à 2007. Elle est aujourd’hui présidente d’honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Nos chaleureuses félicitations à Mme Veil, qui devient la 6ème femme à rejoindre l'Académie Française, pour avoir toujours su, malgré les souffrances et les humiliations, nous donner une vision d'avenir avec une hauteur d'esprit exceptionnelle, contribuant ainsi à changer la condition des hommes et femmes de notre époque.
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