A l’occasion de la séance de Question d’Actualité au Gouvernement cet après-midi au Sénat, Catherine Dumas a souhaité interroger Brice Hortefeux, Ministre de l’Intérieur, sur la recrudescence des vols dits « à la portière » et sur les moyens mis en œuvre pour lutter contre ces pratiques.
Voici le texte intégral de cette question :
« Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Ministres, Mes chers collègues,
Ma question s'adresse à Monsieur Brice HORTEFEUX, Ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales.
Monsieur le Ministre,
On déplore ces derniers mois en région parisienne une recrudescence très marquée des vols dits « à la portière », qui consistent à arracher les effets personnels des automobilistes à l’arrêt, en ouvrant leur portière ou en brisant les vitres de leur véhicule.
Les délinquants, très souvent recrutés parmi les mineurs, sont très mobiles dans le tissu urbain car juchés sur de puissantes motos, et profitent de l’effet de surprise et de la congestion du trafic pour mettre la main, en quelques secondes, sur un butin parfois conséquent.
Ces vols sont tantôt comptabilisés comme des « vols à la roulotte » quand ils réussissent, tantôt comme une dégradation de véhicule quand ils échouent. En outre, dans la majorité des cas, ces vols ne sont pas considérés comme des vols avec violence... alors qu’ils sont naturellement vécus comme tel.
Pour l’année 2009, la Préfecture de Police de Paris a recensé 1.022 cas sur l’ensemble de l’Ile-de-France. Mais ce serait, selon d’autres estimations, près de 120 de ces délits qui seraient commis, chaque mois, pour le seul département de la Seine-Saint-Denis.
Les victimes de ces agressions sont soigneusement ciblées, puisqu’il s’agit le plus souvent de femmes seules, de touristes étrangers en transit vers la capitale, ou encore des utilisateurs de voitures de location « pistées » depuis les aéroports. Les secteurs à risques sont eux aussi bien délimités aux communes limitrophes de Paris, dans « l’entonnoir » naturel que représentent l’arrivée aux portes de Paris et l’accès au boulevard périphérique.
Outre le sentiment constant d’insécurité dans ces zones pour nos concitoyens, ces pratiques sont particulièrement néfastes pour la réputation et l’attractivité de notre capitale. Pour les victimes, le traumatisme de l’agression et la perte brutale de leurs effets personnels est renforcé par la lourdeur des procédures administratives pour la reconstitution des documents officiels.
Ces pratiques sont donc aujourd’hui un fléau, contre lequel il importe de lutter et de réagir avec la plus grande fermeté.
Pouvez-vous nous présenter, Monsieur le Ministre, les mesures qui vont être prises pour accentuer la lutte contre cette forme accrue de délinquance ? Pouvez-vous nous préciser les adaptations législatives qui peuvent être envisagées afin de renforcer l’arsenal juridique et renforcer les sanctions contre ces pratiques traumatisantes ?"
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