Depuis plus de cinquante ans, l’espérance de vie des Français augmente d’un trimestre chaque année. Cette formidable nouvelle pour chacune et chacun d’entre nous, se transforme régulièrement en un véritable casse-tête pour les décideurs politiques et les responsables sociaux.
Comment maintenir la viabilité d’un système par répartition, mis en place en 1941 à une époque où il y avait trois actifs pour un retraité, mais qui depuis, subit l’évolution démographique, le « Papy-Boom » et les niveaux fluctuants du chômage ? Résultat : on compte désormais à peine deux actifs pour un retraité et nous atteindrons la parité, « un contre un », d’ici à 2050. C’est là tout l’enjeu de la réforme engagée par le Président de la République, le 15 janvier dernier, lors de la présentation de ses vœux aux partenaires sociaux.
Selon le Conseil d’orientation des retraites, le déficit du système par répartition dans l’état actuel de son fonctionnement s’élèvera à près de 25 milliards d’euros en 2020 (1 point de PIB) et à plus de 100 milliards (4 à 5 points de PIB) à l’horizon 2050.
Le niveau actuel de nos déficits publics et les engagements de la France auprès de ses partenaires européens, nous obligent donc à trouver rapidement des solutions. Or, seulement trois variables d’ajustement étaient à notre disposition : Réduire le niveau des pensions versées, augmenter les taux des cotisations ou reculer l’âge officiel du départ en retraite.
Pratiquée en 1993, la baisse des pensions versées ne semble envisagée par personne. Restait donc, le niveau des cotisations et/ou l’allongement du temps de travail. Mais, l’importance du défi à relever obligeait le gouvernement à agir sur les deux mesures encore disponibles.
14 millions de retraités en 2010,
29 millions en 2050 !
Le niveau des cotisations futures résultera essentiellement d’une négociation entre les syndicats de salariés et le patronat, chacun estimant alors, en conscience, les niveaux acceptables et viables pour la partie qu’il défend.
A l’inverse, la question de l’âge du départ en retraite et de la durée de cotisation minimum exigée, même si elle pouvait être discutée en amont avec les partenaires sociaux, restera une décision éminemment politique que devront assumer, conjointement, l’Elysée, Matignon et les deux chambres du Parlement, dans la recherche du plus large consensus possible.
Le Président de la République s’est imposé de réussir cette reforme pour les raisons exposées ci-dessus, mais aussi pour montrer à nos partenaires européens que la France n’est pas la Grèce et qu’elle contrôle ses déficits. C’est le défi qu’entend relever Eric WOERTH, le ministre du Travail et des Relations sociales, avec les propositions exposées, hier, sous l’autorité du Premier Ministre. En tant que Sénatrice de Paris, je m’attacherai à soutenir ce projet et à en expliquer les fondamentaux.
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